Comment agrémenter les moments d’attente ?

En CPE ou en garderie, plus les périodes d’attente sont fréquentes et longues, plus elles nuisent au bon déroulement de la journée et se répercutent sur les comportements des enfants. C’est pourquoi les attentes doivent être réduites le plus possible. Les quelques-unes qui demeurent se dérouleront comme les autres activités de la journée, c’est-à-dire de manière que les enfants ne se sentent ni ennuyés ni ignorés dans leurs besoins.

Pour agrémenter les rares moments d’attente inévitables, voici quelques idées à appliquer en tenant compte des besoins réels et des goûts des enfants :

• • Remettre en question sa façon d’aborder les attentes en tenant compte de la capacité réelle des enfants à attendre. Le jeune enfant a un rapport au temps très différent de celui des enfants plus vieux et des adultes. À 2 ans, l’enfant est trop petit pour s’initier à la réalité de la vie comme celle de devoir attendre sans déranger.

• • Il y a trop de discipline à faire lors des moments d’attente ? Revoir alors son organisation pour les éviter. La plupart des attentes peuvent être éliminées ou réduites. Observer et chercher à comprendre la situation. Utiliser sa créativité pour trouver des pistes de solutions. Les appliquer avec constance et persévérance. Apporter des changements, au besoin.

• • Faire en sorte que les enfants n’aient pas à attendre debout en ligne lors du lavage des mains ou de la routine des toilettes, par exemple. Cela occasionne des tensions et des conflits inutiles. Opter plutôt pour une interruption graduelle de l’activité précédente (les jeux libres, par exemple) et la mise en place de l’activité suivante avec quelques enfants à la fois (s’installer à table et s’occuper avec des jeux réservés aux mains propres en attendant le dîner).

• • Confier des responsabilités simples adaptées aux capacités des enfants:  « Merci, Rose d’aider Samir à mettre ses bottes. » « Mathis, va dire à Éloi qu’il est temps de ranger son jouet. » Bien observer pour saisir les opportunités en la matière.

• • Mettre l’accent sur deux ou trois consignes à la fois : « Lorsque vous avez terminé de vous habiller, assoyez-vous le long du mur et prenez une peluche dans la boîte. »

• • Accepter l’imperfection de la situation : bruit, répétition des consignes, conflits. Se rappeler que les enfants sont en plein apprentissage de la vie en groupe.

• • Garder le contrôle de soi et éviter de perdre patience. Les voix autoritaires n’ont aucunement leur place en éducation à la petite enfance et ne font qu’apeurer ou humilier les petits. Prendre des respirations lentes et profondes lorsque la tension monte.

• • Utiliser une voix posée ou chuchotée pour s’adresser aux enfants, ce qui attirera davantage leur attention. Inviter les enfants à prendre aussi leur petite voix pour parler.

• • Occuper les enfants qui attendent avec des petites boîtes attrayantes dans lesquelles est rassemblé du matériel sécuritaire et facile à manipuler: figurines, album de photos, gants perdus à enfiler, marionnettes à doigts, etc.

• • Repasser ensemble des chansons connues idéalement accompagnées de gestes. Chanter demeure un outil incontournable pour l’éducatrice en petite enfance!

• • Proposer des devinettes : trouver le nom d’une fleur, d’un aliment sucré, d’un petit animal, d’un appareil électrique; décoder un mime, écouter les bruits environnants, etc. Noter ses idées sur de petites fiches pour aider à se les rappeler. Les bienfaits qui en découleront compenseront largement le temps investi à leur préparation.

• • Juger de la possibilité de laisser les enfants s’ennuyer quelque peu ou prendre une petite pause de façon raisonnable sans toujours chercher à les occuper. Ces moments permettent le développement de l’autonomie, de la créativité et de l’autorégulation.

Pour obtenir de plus amples renseignements et des idées sur les moments d’attente, consulter le chapitre 11 du livre Routines et transitions en services éducatifs, 4^e édition, publié aux PUL et écrit par Nicole Malenfant.