Un garçon de 4 ans m’a dit récemment : « Je vais te tuer ». C’est arrivé alors que l’on se préparait à faire de la peinture. Après avoir utilisé son tablier, je lui ai demandé de le ranger et il m’a dit : « Non, je ne suis pas capable ». Puis, il s’est levé fâché et m’a lancé : « Je vais te tuer. » Une autre fois, il m’a dit : « Je vais prendre un marteau et te taper. » Est-ce normal ? C’est un enfant qui crie souvent aussi.
B.D.
Dans la plupart des cas, un enfant de 4 ans ne saisit pas ce que signifient ces mots. Il sait cependant qu’ils attirent l’attention de leur entourage. C’est pourquoi il cherchera à retrouver le sentiment de pouvoir que cela lui procure. Néanmoins, de telles paroles ne sont pas acceptables. A-t-il entendu ces propos impertinents d’un voisin, d’un frère, d’un parent ou dans un film ? L’important n’est pas tant de le savoir que de le dissuader de parler de cette façon.
Choisissez un moment où l’enfant est calme pour lui expliquer que vous n’acceptez pas ses paroles colériques à la garderie. Chaque fois qu’il les dit, rappelez-lui avec un ton posé que vous ne les tolérez pas : « Ces mots ne sont pas acceptés à la garderie. Tu es fâché ? Ça, tu peux le dire ». Évitez de vous montrer furieuse ou désarçonnée. Rappelez-vous que l’attitude calme et déterminée d’une éducatrice a valeur d’exemple pour un enfant. Ne sermonnez pas l’enfant, ne le punissez pas non plus. Valorisez ses bons comportements.
Puisque le garçon semble recourir à ce langage sous l’effet de la colère et de la contrariété, montrez-lui à exprimer ce qu’il ressent avec des mots acceptables :
« Dis-le avec des mots que tu es fâché de ne pas réussir du premier coup. » Répétitions et temps seront nécessaires pour mener à bien une telle démarche. Lorsque l’enfant s’exprime convenablement, signifiez-lui votre approbation en nommant ce qu’il fait de bien.
Dans le cas où les cris ou l’agressivité verbale de l’enfant risquent d’atteindre un niveau inacceptable, vous pouvez utiliser un code pour lui indiquer la limite. Il peut s’agir d’un simple geste comme croiser ses bras, dont seuls lui et vous connaissez la signification. Prévoyez un plan B si ce moyen ne donne pas les résultats escomptés. Par exemple, offrez à l’enfant un choix: « Tu parles sans crier ou tu t’assois sur cette chaise jusqu’à ce que tu te calmes. Qu’est-ce que tu choisis ? »
Pour des résultats probants, il importe que les parents utilisent la même procédure. En communiquant avec eux, peut-être en apprendrez-vous davantage sur ce que vit l’enfant à la maison.
