Je suis responsable d’un service de garde en milieu familial depuis 7 ans. Dans mon groupe d’enfants, il y a une petite puce que je connais depuis ses 2 ans et qui va bientôt avoir 4 ans. Depuis le retour des vacances, il y a près d’un mois, cette petite pleure très souvent et je n’arrive pas à la consoler. Les autres enfants se bouchent les oreilles pour ne pas l’entendre pleurer. Quand je lui demande pourquoi elle pleure, elle cache son visage dans ses mains. Ses parents me disent qu’ils n’ont aucun problème à la maison. Je sais que mettre un terme à mon contrat ne serait pas la solution, mais je commence à être au bout de mes ressources.
La situation telle que vous la décrivez est problématique tant pour vous que pour cette enfant. Votre exaspération est tout à fait légitime et d’autant plus compréhensible que vous n’arrivez pas à saisir la cause du problème. Chose certaine, il ne faut pas attendre davantage pour apporter l’aide dont l’enfant a besoin. Comment l’enfant explique-t-elle ses pleurs? Il importe de la questionner sans trop insister et lui offrir des éléments de réponses si la parole ne lui vient pas facilement.
Sans doute avez-vous déjà noté sur papier les comportements de l’enfant, le moment et la durée de ses pleurs et ce qui semble les déclencher, les aggraver ou les atténuer. Voici une fiche qui pourrait vous aider à poser un regard plus éclairé sur la situation :
Quoi (description de la situation) |
Quand Durée |
Où |
Qu’est-ce qui déclenche la situation? |
Qu’est-ce qui l’aggrave? |
Qu’est-ce qui l’atténue? |
Comment se fait la collaboration par les parents? |
Date de l’observation |
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Date de l’observation |
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Date de l’observation |
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Date de l’observation |
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Analyse globale |
Avez-vous remarqué un désintérêt face à ses jeux préférés habituels ou un évitement envers ses pairs? L’observation systématique est une étape capitale dans votre tentative d’aide à l’enfant au même titre que la communication avec les parents. Si selon eux, tout se passe bien à la maison, que pensent-ils de la situation à la garderie ? Aborder ce genre de problématique dans le cadre d’une porte est rarement concluant. C’est pourquoi un rendez-vous avec les parents par téléphone ou en personne s’impose pour échanger avec eux sur le sujet. N’hésitez pas à leur confier votre questionnement face à leur enfant en leur communiquant calmement les faits. Avez-vous la possibilité d’avoir un regard objectif extérieur comme celui d’une agente pédagogique de votre bureau coordonnateur?
Bien que la cause des pleurs de l’enfant ne semble pas facile à identifier, il existe néanmoins une raison susceptible d’expliquer leur présence. À cet âge, les pleurs, quels qu’ils soient sont toujours la manifestation d’un besoin non comblé qu’il soit physique, psychologique ou relationnel. Peut-être s’agit-il de l’effet combiné de plusieurs facteurs. En premier lieu, il faudrait investiguer du côté de la santé physique de l’enfant : cette petite fille est-elle abattue et sans énergie, a-t-elle un teint pâle ? Avez-vous remarqué des changements dans son sommeil et son appétit ? Peu importe, une évaluation médicale serait recommandée avant de songer à toute autre démarche, ce qui relève de la responsabilité des parents.
Il y a plusieurs autres raisons possibles à la tristesse persistante chez un enfant. En voici quelques-unes :
Dans le cas que vous décrivez, trois attitudes sont à éviter : banaliser le désarroi de l’enfant, dramatiser le comportement et surprotéger l’enfant. Tenter de raisonner l’enfant ne l’aidera pas non plus à transcender sa tristesse. Il faut lui laisser du temps. Cette petite fille a besoin de se sentir acceptée en dépit de ses réactions déconcertantes.
Divers moyens peuvent contribuer à ce que la situation se résorbe. Voici quelques idées :
N’oubliez pas de garder le cap sur ce qui va bien et prenez soin de vous le mieux possible durant cette période plus difficile.