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LE BLOGUE

Il ne veut plus venir à la garderie !

J’ai une garderie en milieu familial où j’accueille quatre enfants âgés entre 15 mois et 3 ans. Zachary, 2 ans et demi, ne veut plus venir à la garderie. Chaque matin, c’est la crise et il ne veut pas me voir. Son comportement a beaucoup changé dernièrement; en fait, depuis l’arrivée d’un nouvel ami un peu plus vieux que lui. Zachary est plus colérique et le coin réflexion ne le dérange plus ou presque plus. Je suis dépourvue face à la situation et les parents aussi. Caroline

Par Nicole Malenfant

Bien que l’arrivée d’un nouvel enfant dans le groupe semble être à la source de la réaction de Zachary, d’autres causes, combinées à celle-ci, peuvent également expliquer son changement d’attitude. À deux ans et demi, l’enfant vit généralement des étapes marquantes dans son développement : apprentissage à la propreté, mise en place du langage, phase d’opposition et crises fréquentes, sentiments ambivalents face aux nouvelles situations. Peut-être Zachary craint-il de perdre sa place auprès de vous ? Vit-il d’autres changements à la maison qui lui causeraient de l’anxiété? Se sent-il dépassé pas les habiletés supérieures du nouveau venu ? En observant attentivement Zachary dans diverses situations, vous comprendrez mieux ses réactions et leur déclencheur. Tel est le premier moyen d’intervention.

Aider l’enfant à verbaliser ce qu’il vit, constitue le second moyen à appliquer. Que ressent-il, comment perçoit-il la nouvelle réalité ? Votre écoute sincère fera en sorte que le petit garçon ne portera plus seul ses perceptions et ses réactions, et votre compréhension l’aidera à les transformer progressivement. « Que se passe-t-il Zachary ? Je vois que tu n’es pas content de venir à la garderie depuis l’arrivée d’un nouvel ami. Je veux comprendre ce qui se passe et je veux t’aider à retrouver ton sourire. Etc. » Rassurez-le sur la place unique qu’il occupe dans votre cœur d’éducatrice et dans le groupe d’enfants. Faites confiance à vos compétences et à votre intuition pour l’aider à mettre des mots sur ses émotions.

Dans un troisième ordre d’idées, donnez à Zachary des responsabilités qu’il aime assumer ; valorisez-le pour ses efforts et ses réussites. Passez quelques minutes en tête-à-tête avec lui, ci et là durant la journée : un jeu, une histoire juste pour lui, des câlins. Bien que le retrait le plus possible volontaire dans un coin calme soit nécessaire dans le cas de comportements inacceptables, recourez surtout aux privilèges pour souligner ses efforts. « Quand tu auras rangé tous tes jouets sans les lancer, je vais te permettre de choisir la prochaine activité ». Puis, sans rien brusquer, proposez des jeux et du matériel qui le mettent agréablement en contact avec le nouveau copain : blocs et autos, eau et sable, déguisements, etc. Peut-être aura-t-il besoin de votre aide au tout début pour arriver à jouer avec le petit nouveau. Avec, en plus, la collaboration des parents, l’ensemble de la démarche risque de donner des résultats des plus encourageants. Quant à l’arrivée difficile de Zachary le matin, n’en faites pas trop de cas. Attendez que la crise passe tout en lui rappelant votre disponibilité et attirez-le vers ses jeux préférés. Lors du départ en fin de journée, informez-le d’un petit quelque chose spécial prévu pour le lendemain – un pique-nique dans la cour, de nouvelles figurines de dinosaures, une construction de cabane avec lui – et exprimez-lui le plaisir que vous avez eu à le voir heureux à certains moments de la journée. Relevez aux parents les progrès de leur fils en évitant de trop insister sur les moins bons côtés. « Bye, Zachary… J’ai hâte de te revoir demain ! »

Reproduction autorisée avec la mention complète de la source. nicolemalenfant.com